Mercredi, le député Denis Coderre, en compagnie de son chef intérimaire au Parti Libéral fédéral Bob Rae, a annoncé depuis Ottawa qu’il renonçait à soumettre sa candidature à la chefferie du parti. Mais il ne confirme pas faire le saut à la mairie de Montréal pour autant.
«J’ai dit: ‘c’est la chefferie ou la mairie’. Je vous dis aujourd’hui que ce n’est pas la chefferie», a dit le député fédéral de Bourassa devant les médias. M. Coderre planifiait initialement faire durer le suspense jusqu’à son souper-spaghetti de vendredi prochain, le 9 novembre. Cette annonce précipitée intervient alors que son collègue de Papineau, Justin Trudeau, est officiellement en quête du siège autrefois occupée par son père Pierre Elliot et aurait pu voir sa campagne souffrir d’une ombre jetée par l’hésitation de M. Coderre.

Photo: Pierre-Luc Daoust
Denis Coderre, appuyé notamment par Justin Trudeau, lors du lancement de sa campagne en mai 2011
Peut-on conclure sans l’ombre d’un doute que son nom figurera sur le bulletin de vote pour le fauteuil de maire dans un an? Pas selon lui. Alors qu’il répétait depuis des mois que le 9 novembre était ZE date à inscrire au calendrier, le député nord-montréalais a affirmé récemment au journal Le Guide qu’il ne confirmerait pas ses intentions avant la nomination du prochain chef libéral, sauf si des circonstances particulières à Montréal le forcent une fois de plus à devancer sa décision. Un scénario qui pourrait se produire dès lundi si le maire actuel de la métropole, Gérald Tremblay, annonce sa démission et provoque le déclenchement urgent d’une course à la chefferie au sein de son parti, Union Montréal.
Soulignons que la proximité de M. Coderre avec des élus du parti au pouvoir à Montréal, notamment le maire de Montréal-Nord Gilles Deguire, rend peu probable une candidature qui les placerait en position d’adversité électorale. Tout indique donc qu’il viserait la chefferie d’Union Montréal ou la création d’un nouveau parti que joindraient ses appuis « propres » au sein du parti du maire. Ainsi, il serait stratégiquement essentiel de faire le saut avant que le parti se soit trouvé un chef qui parvienne à se montrer rassembleur malgré la tempête.
Une candidature de Denis Coderre au poste de maire pourrait toutefois être ternie par des dons, légaux, en provenance d’entrepreneurs qui ont été éclaboussés par la commission Charbonneau et par le travail des forces policières. Au journal La Presse, M. Coderre réitérait malgré tout sa volonté de faire le ménage, allant même jusqu’à amener l’idée de la fin des partis politiques municipaux. «Je pense même qu’il faut réfléchir à la nécessité ou non d’un parti politique. Est-ce qu’on a besoin de partis politiques sur la scène municipale? Quand je vois des choses comme ça, ça me répugne. Alors il faut changer les façons de faire», a-t-il dit au quotidien montréalais.
Une histoire à suivre… possiblement dès lundi!