Il est vu tant comme futur chef du Parti Libéral du Canada que comme futur maire de Montréal. Cette dernière perspective lui vaut d’ailleurs souvent le surnom de Monsieur le maire. Au grand plaisir de ses concitoyen(ne)s, Denis Coderre, présentement député fédéral de Bourassa, a annoncé qu’il choisira. Toutefois, il fera durer le « suspense » jusqu’au 9 novembre 2012 alors qu’aura lieu son traditionnel souper-spaghetti, qui aura comme particularité cette fois de souligner le quinzième anniversaire de l’arrivée de M. Coderre dans son siège politique.
Photo: Pierre-Luc Daoust
Le député Justin Trudeau et la candidate Noushig Eloyan sont monté(e)s sur scène pour appuyer Denis Coderre à son lancement en 2011.
Une question vient rapidement à l’esprit: s’il choisit la mairie, ce sera avec qui? Il pourrait la briguer de façon indépendante, marquant ainsi une volonté d’apporter du changement, de l’air frais, face aux trois partis qui se partagent présentement l’Hôtel de Ville, et se tenant loin des allégations de corruption qui continuent de peser sur le parti du maire actuel, Union Montréal. Mais il pourrait aussi choisir de faire fi de ce problème et tenter de prendre la tête du parti de Gérald Tremblay.
Trois partis, une famille tricotée serrée
M. Coderre a une certaine proximité avec Union Montréal et avec le Parti Libéral du Québec. Il n’hésite pas à parler de ces partis comme de la grande famille libérale, une famille qui est tricottée serrée, selon lui.
Lors de son lancement de campagne électorale en avril 2011, il avait reçu sur scène l’appui de Line Beauchamp, ancienne députée libérale provinciale de Bourassa-Sauvé, et de Gilles Deguire, maire de l’arrondissement de Montréal-Nord et membre du caucus d’Union Montréal.
Le PLQ a aussi ses liens avec Union Montréal. Gérald Tremblay lui-même est un ancien député (Outremont) et ministre libéral dans les cabinets de Robert Bourassa et de Daniel Johnson (fils). Michel Bissonnet, maire d’arrondissement de Saint-Léonard, fut député libéral de 1981 à 2008 dans Jeanne-Mance puis dans Jeanne-Mance-Viger, en plus d’avoir occupé le poste de président de l’Assemblée Nationale. Gilles Deguire fut, avant d’être élu maire d’arrondissement, attaché politique de Line Beauchamp. Du côté des jeunes, l’actuelle présidente de la Commission jeunesse du PLQ et candidate dans Rosemont, Madwa-Nika Phanord-Cadet, fut présidente de la Commission des jeunes d’Union Montréal.
Se pourrait-il qu’on ait éventuellement droit à un combat politique et médiatique entre M. Coderre et M. Tremblay? Pas nécessairement. Gérald Tremblay, qui aura 70 ans le 20 septembre prochain, n’a toujours pas annoncé s’il sera candidat à sa propre succession en novembre 2013. La commission Charbonneau, qui reprend ses travaux cet automne, risque d’écorcher son parti et lui nuire fortement, alors qu’il a perdu beaucoup de plumes déjà dans les quartiers centraux de la ville en 2009.
D’une part, Denis Coderre ne voudra probablement pas affronter ceux et celles qu’il appuie et de qui il a l’appui. D’autre part, Union Montréal pourrait vouloir profiter de son éventuelle arrivée sur la scène municipale pour se montrer sous un visage rafraichi aux prochaines élections municipales. Voilà qui rend fort improbable une candidature municipale indépendante.
Reste maintenant à voir ce qu’il en est du côté fédéral. Une histoire à suivre.