La santé, est-ce seulement nos hôpitaux?

Les hôpitaux du Québec sont aux prises avec des files d’attente monstres et un manque de médecins. La population veut des investissements en santé de la part de nos gouvernements. Pourtant, il y a lieu, selon moi, de se demander pourquoi faudrait-il tout investir l’argent dans les hôpitaux.

C’est bien beau de dire qu’il faut être soigné lorsqu’on en a besoin. C’est bien beau de chiâler contre les files d’attente de l’urgence. C’est bien beau de blâmer le gouvernement d’avoir fait des coupures et de ne pas investir suffisament. Les gens disant ça ne mentent pas.

Mais regardons un peu les attitudes de cette même population. Des gens qui payent leur bouffe pas chère à l’épicerie, bien souvent sans savoir que le contenu de cette nourriture ne vaut pas de la marde; ou en sachant, mais en s’en foutant sous seul prétexte le plus bas prix. Des gens mangeant du restaurant fast-food à chaque semaine, même parfois plusieurs fois par semaine. Des gens qui ne pratiquent aucun sport, des jeunes qui n’ont que leur cours d’éducation physique obligatoire à l’école comme occasion de bouger. Des gens qui fument, et qui commencent de plus en plus jeunes.

Après ça, on ose ne pas comprendre pourquoi les urgences sont débordées???

Un peu d’exercise…

Voyons donc, c’est quoi cette excuse comme quoi que le travail ne nous laisse pas le temps de faire de l’exercise? Faire de l’exercise, ce n’est pas nécessairement de passer une heure et demi à chaque deux jours dans une salle de musculation. Ce n’est pas nécessairement de jouer dans une ligue de hockey. Ça, ce sont des exercises pour ceux qui ont beaucoup de temps. Sinon, une demi-heure de marche chaque soir, ce n’est pas de l’exercise, ça?

Cette célèbre citation qui dit: «Le travail, c’est la santé. Ne rien faire, c’est la conserver.», c’est de la grosse bullshit. Il faut s’enlever ça de la tête. Multiples études ont montré que les gens faisant de l’exercise physique avaient une meilleure santé et vivaient plus longtemps. Et ces études n’ont pas été pratiquées auprès de hockeyeurs professionnels ou de coureurs olympiques!

Par exemple, une des premières études, effectuée en 1953, a été pratiquée sur des employés du transport de Londres, qui étaient divisés en deux groupes: les chauffeurs et les receveurs. Les chauffeurs sont, bien entendu, ceux qui conduisent les autobus, tandis que les receveurs aidaient les personnes âgées à monter dans les autobus, se promenaient entre les sièges pour récolter le droit de passage, etc. Or, en moyenne, les receveurs avaient une santé bien meilleure que les chauffeurs. Plus tard, on découvrira que l’exercise physique diminue la pression artérielle et réduit le taux de gras et de mauvais cholestérol dans le sang. 1

Donc ces vieilles croyances disant que le sport agrave l’état de santé des gens plus faibles, foutez-vous ça dans le cul, ce n’est absolument pas vrai.

On ingurgite n’importe quoi

J’ai également parlé d’alimentation un peu plus tôt, c’est un des aspects de la vie auquels les gens font le moins attention. Certains sous prétexte de temps, d’autres sous prétexte de moyens financiers. Cette dernière excuse est malheureusement acceptable pour les gens moins nantis, qui n’ont aucunement l’argent nécessaire pour s’acheter de la nourriture plus nourrissante. On ne peut donc pas les blâmer du point de vue alimentaire.

Mais quand je vois des gens économiser sur la viande pour acheter des sacs de biscuits, ça me choque. C’est peut-être pratique pour les desserts et collations, mais ce ne l’est pas plus qu’un fruit ou un yogourt. En plus, ces derniers sont nettement plus nutritifs.

C’est tout plein de façons différentes et simples de soigner son alimentation. Une petite soif en soirée? Prenez un verre d’eau plutôt qu’un verre de jus ou de boisson gazeuse. Envie de fruits en conserve? Utilisez une passoire, retirez le jus bourré de sucre et rincez vos fruits avant de les manger. Envie de restauration sur l’heure de diner au travail (c’est possible, après tout, on peut avoir envie de varier les menus du midi), sans pour autant avoir le temps d’aller dans un bon restaurant? Allez dans un fast-food, mais favorisez des restaurants comme Tim Horton’s ou Dunkin Donuts plutôt que le McDo. Vous verrez, ces préjugés que les gens ont envers leurs sandwichs cesseront de prévaloir en vous. Et, tant qu’à y être, rendez-vous à ce restaurant à pied.

L’autobus ou l’ambulance?

Parlant de travail, ça peut sembler niaiseux, mais le fait d’aller au travail par le biais du transport en commun est déjà une façon de faire de l’exercise. On marche entre la maison et l’arrêt d’autobus, entre l’arrêt et le lieu de travail, on marche dans le métro si on est dans une ville concernée, etc. De plus, plutôt que de stresser dans le traffic au volant de sa voiture, on se détend tranquillement dans l’autobus. On paye moins cher en frais de transport qu’en essence. On n’emplit pas les centre-villes de fumée, si néfaste qu’elle est pour notre santé. Les médias, contrôlé par le lobby de l’automobile, n’en parlent pas, mais il y a tout de même beaucoup de monde qui s’offrent des maladies pulmonaires à cause du trop important traffic automobile… 2

En conclusion

Suite à la conférence sur la santé qui s’est tenue en septembre 2004, un petit scandale a éclaté après que le ministre québécois de la Santé, Philippe Couillard, ait annoncé que l’argent d’Ottawa n’irait pas complètement en santé, mais aussi dans ses domaines connexes, tels que l’environnement, le sport scolaire, etc., car ce sont des facteurs influençant la santé. Quel ne fut pas ma joie d’entendre ça… pour me faire crever ma bulle peu de temps après lorsque notre cher mouton insignifiant a annoncé que cet argent irait aux banques, pour rembourser l’emprunt fait afin de payer l’augmentation du budget de la Santé lors du dernier budget général… alors que l’année fiscale n’était même pas à moitié passée et que les coffres de l’État étaient encore bien remplis. Qu’est-ce que ça a changé? On a juste payé des intérêts sur l’emprunt, alors qu’on aurait pu les éviter facilement.

Quels cons, ces Libéraux…

  1. «50 ans après la révolution», Gilles Goetghebuer, e-sante.be, 14 septembre 2004
  2. «Les transport et la santé», Option Transport Durable

One Reply to “La santé, est-ce seulement nos hôpitaux?”

  1. Concernant les engorgements dans les urgences des hôpitaux des grandes villes, chose qui énerve au plus haut point les Québécois: les gens se rendent à l’urgence au moindre signe de faiblesse. «Diable! J’ai le front chaud! Vite, je dois couver une terrible maladie!» «J’ai la gorge irritée, je souffre peut-être d’une autre maladie encore plus terrible! Go go, à l’urgence!» «Je me sens faible, j’ai peu d’énergie; j’ai peut-être le SIDA?! À l’urgence!»

    Avant de paniquer à ce point, les gens devraient essayer de consulter un médecin local, aller à la pharmacie ou au CLSC. Ça éviterait d’engorger les urgences pour des simples fièvres, des petits rhumes ou un manque de sommeil…

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